Vin sans soufre ou Vin sans sulfites ajoutés ? Un Vin forcément BIO ?

Les vins sans soufre ou vins sans sulfites constituent maintenant une catégorie à part entière chez le caviste. Un vin sans soufre n'est pas forcément un vin BIO. Il faut préciser qu'un vin sans soufre n'existe pas vraiment, puisque la fermentation alcoolique produit naturellement un peu de sulfites. Il convient mieux de parler de vin sans soufre ajouté.

On parle de Vins sans Soufre, mais pourquoi y a t'il du soufre dans le vin ?

Dans l’alimentation, donc dans le vin aussi, les sulfites servent d’agents de conservation. Ils empêchent la prolifération des microbes, des bactéries. Le soufre permet de protéger le raisin qui vient d’être vendangé, il est un excellent agent de conservation des vins et évite toute reprise de fermentation en bouteille.

Le soufre apporte aussi au vin ses vertus anti-oxydantes, il prévient ainsi la déperdition des arômes avec le temps. C'est important car le nez du vin et les aspects gustatifs concourent tout de même au plaisir de la dégustation d'un vin. L'utilisation raisonnée du soufre permet donc d'assurer la production de vins aux beaux arômes floraux, fruités ou épicés qui ont fait la réputations de nos belles bouteilles.

Un vin sans soufre est il meilleur ?

1 % des personnes qui consomment du vin déclarent avoir une sensibilité aux sulfites. Cette sensibilité peut occasionner (selon les individus), des troubles souvent mineurs mais aussi parfois des allergies, dans ces cas là les conséquences peuvent être bien plus graves et il faut demander l'avis au corps médical .

Au delà de ces points liés à la santé, (qui sont très importants) il semble que l'ajout de sulfites durcisse les tanins et augmente l’acidité générale du vin. L'utilisation du soufre aurait donc un impact sur l'aspect gustatif du vin. Rien que pour cette raison il est intéressant (quand c'est possible ) de comparer à la dégustation une cuvée sans soufre ajoutée et une cuvée conventionnelle d'un même domaine.

Vin Sans Sulfites ....que dit la législation  ?

En Europe, donc en France c'est le règlement européen 1333/20086 de 1999 qui encadre l'utilisation d' additifs alimentaires et donc l'utilisation du dioxyde de soufre dans le vin.

Les vins conventionnels ne peuvent contenir que au maximum entre 160 mg/l et 260 mg/l ( voire 300 pour des vins liquoreux). En France, les limites hautes sont loin d'être atteintes puisque en moyenne, le vins rouges ne contiennent que 75 mg/L pour les vins rouges et le taux pour les vins blancs est de 105 mg/L.

La communauté des producteurs de vins sans soufre ajouté considère que des taux entre 30 et 40 mg/l sur les vins blancs et 20 à 30 mg/l sur les vins rouges sont des concentrations acceptables. Les écarts se réduisent petit à petit entre le « conventionnel «  et le « sans soufre ajouté » et c'est une bonne nouvelle. Le mode de production bio n’interdit pas le recours aux sulfites, mais les quantités autorisées sont alors plus limitées.

Vous aurez compris qu'un vin sans soufre ajouté n'est pas automatiquement un vin biologique. ces deux démarches sont bien différenciées. Mais il est tout à fait possible qu'un vin BIO soit aussi un vin sans sulfites ajoutés, si le vigneron a souhaité agir sur ces deux paramètres en même temps.

Quel avenir pour le vin sans soufre ajouté ?

Pour l'anecdote, en France en 1907, la dose maximale dans les vins était de 350 mg/L. Cette même limité fût portée en 1926 450 mg/L, on revient de loin non ?? Les progrès techniques, la prise de conscience générale, la demande du marché y sont pour quelque chose.

C'est une évolution naturelle et inéluctable, les producteurs de vins progressent dans la juste mesure, la juste maitrise de l'utilisation du soufre à chaque étape de la fabrication d'un bon vin. Mais ces progrès ont un coût non négligeables !!

Quand les vendanges se font à l'aide d'une machine à vendanger, ils s'équipent de bennes thermo-régulées pour éviter le départ en fermentation non maitrisé de la vendange ( un jus de raisin sain sorti du pressoir n’aura pas besoin d'un dosage élevé de soufre. Quand c'est possible ils privilégient les vendanges manuelles (et non l'aide d'une machine à vendanger). La période hivernale permet une mise au froid naturel qui permet de contenir les bactéries avant de faire décanter le vin. Le vin est ensuite soutiré et filtré afin d’éliminer les dernières bactéries qui peuvent être encore présentes. Les conditions de conservation et de mise en bouteille du vin doivent être parfaites dans des salles quasiment stériles. Cette augmentation des coûts de productions se retrouvent inévitablement dans le prix de revente d'une bouteille. Le consommateur final semble de plus en plus en être conscient.

Il est tout de même possible d'apprécier vos vieux flacons encore "pleins" de sulfites ( pas tant que ça quand même) mais si délicieux en toute "sécurité" ...il existe des appareil qui filtrent les sulfites du vin.

https://www.calais-vins.com/2096-ullo

L' usage de ces systèmes de filtration sur un verre ou une carafe ne sont pas difficiles mais ils ont un coût également (compter entre 5 et 8 euros par filtre à usage unique) . C'est parfois le prix à payer quand on est allergique aux sulfites mais que l'on souhaite tout de même profiter de ses vieux millésimes .

A la réflexion, que représente ce surcout de quelques euros par rapport à la valeur de ces bouteilles ?

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